Dans le cadre de l’exposition 𝘽𝙤𝙮𝙘𝙤𝙧𝙚 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙚 : « 𝙘𝙚𝙪𝙭 𝙦𝙪𝙞 𝙨𝙤𝙣𝙩 𝙧𝙚𝙨𝙩𝙚́𝙨 » – 𝙡𝙚𝙨 𝙛𝙞𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 au Centre d’art de Malakoff, le Labo a proposé le 16 novembre 2024 un atelier de recherche-création TPBGCORE Autofictions TransPédéBiGouines. “Mais à quoi pourrait ressembler le TPBGCORE ?”

Sur Tiktok, des meufs s’organisent pour créer Tanaland, un pays fictif interdit aux hommes où les femmes célèbrent leurs manières de vivre. Comme une revanche sur le Boycore.
On aime : le reclaim de l’insulte “tana”, venue de l’espagnol putana, pour pute ; on aime les formats vidéos communautaires qui rassemblent et se répandent sur les réseaux ; on aime aussi la mise en scène d’une esthétique ancrée dans des scriptes culturels pour appuyer un propos politique.
On aime moins : l’idée d’un pays à coloniser où certains ne seraient pas bienvenus, d’autant plus étant donné l’actualité…De ce qu’on en aperçoit, Tanaland est aussi (pour le moment) restreint à une esthétique renvoyant à une certaine féminité normée, et ça non plus on aime pas trop…
Alors depuis là où se situe, on se demande : TANALAND… BOYCORE… Mais à quoi pourrait donc ressembler TPBGCORE ?
Des pirates queer jusqu’aux plastic bimbos en passant par le cuir/moustache/talons hauts, on invite nos participant·es à se projeter dans des univers esthétiques alternatifs, déviants et flamboyants s’inspirant et parodiant des scriptes culturels criptoqueer. On propose à une dizaine de personnes de réaliser de courtes vidéos narratives (sur le modèle des reels ou des vidéos tiktok) dans lesquels se déploient leurs univers et leurs esthétiques transpédébigouines.
Chaque participantx était invité·e à venir muni·e de son téléphone et de trois éléments qu’iel juge représentatif de son expression de genre et de sa queerness.

Inspirations et bibliographie :
Cruiser l’utopie Jose Esteban Munoz
Devenir chienne Itziar Ziga
Queer Zone Sam Bourcier
Female Masculinities Jack Halberstam
Echos du futur Les Jaseuses
Notes on camp Suzan Sontag
Trouble dans le genre Judith Butler
Cindy Sherman
Claude Cahun
@nic0l3333
Hankycode
Fanfictions en tous genres
Intervenant·es :
Isaline Dupond Jacquemart (iel) et Caroline Dejoie (elle)
Traces :
Les participantx étaient invité·es à poster les vidéos résultants de l’atelier sur leur compte Instagram ainsi que sur celui du Labo.

Nous sommes les résistantx qui vivent dans les restes des laboratoires. Nous sommes resté-es pour faciliter la transmission des savoirs et permettre l’extradition des nouveaux gokistes. On a développé une capacité à passer d’un monde à l’autre ultra facilement C’EST LE POUVOIR DU TPBGCORE, qui se déploie lorsqu’on est nous-mêmes de façon ultra flamboyante ! On vole aux mascus le matériel et autres denrées manquantes dans le nouveau monde (des motos, de la whey, de la testostérone…) Nous hackons les hétérobots et on facilite les estivages des nouveaux dissidentx dans Gokistan.
Cet atelier est une séance de formation pour accéder à la puissance TPBGCORE afin de nous hyper collectivement en autogestion et se préparer ensemble à estiver vers le nouveau monde.
C’est comme ça, qu’on estive du Boycore : on hacke, on vole, on se nourrit de ce qui est là et on détourne pour produire du bon et le partager entre nous.
On vole les haltères des mascus pour les donner aux faeries, les machosluts quittent le Boycore pour devenir des petites salopes, les bimbos leur filent leur talons hauts pour leurs jolies chevilles musclées….

Merci à touxtes les participantx, ainsi qu’à la Maison des Arts de Malakoff, et aux curateurs de l’exposition Boycore <3

Photographies par Léonie Charon-Turpin
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Atelier Corps, genre, arts (5 décembre 2024). TPBGCORE Autofictions TransPédéBiGouines. Le Labo. Consulté le 15 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12ujp


